Résumé historique

Avant le régime de Pinochet

Salvador Allende, un médecin issu de la classe moyenne, participe à la fondation du Parti socialiste en 1933. En 1937, il est mélu député, puis, ministre de la Santé. En 1945 il devient sénateur et il se présente pour la première fois aux élections présidentielles en 1952. C’est un échec, mais il se représente en 1958 et arrive deuxième, puis en 1964, où il est battu par une coalition de droite, dirigée par Frei, un démocrate chrétien. Frei obtient le soutien des États-Unis pour sa campagne et mène une campagne électorale anti-communiste. Durant son mandat, Frei met en place plusieurs réformes, ce qui déstabilise l’équilibre économique du pays et crée une crise en 1969. En 1968 Allende devient président du Sénat et en 1970, il est enfin élu président de la république, avec un peu plus du tiers des voix.

Durant la transition entre le gouvernement de Frei et celui d’Allende, le général Viaux et un groupe de paramilitaires de droite enlèvent le chef de l’armée, le général René Schneider, afin de provoquer une crise politique. Schneider meurt et le plan, soutenu par la CIA, échoue. Il représente l’Union populaire, une coalition de gauche regroupant le Parti socialiste, le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) et le Parti communiste chilien.

Les premières actions d’Allende comme président sont la poursuite de la nationalisation du cuivre et de quelques autres industries et la réforme agraire, commencée par Frei, mais de façon plus radicale que ce dernier. Il met aussi en place un programme permettant à tous, peu importe les moyens financiers, d’avoir accès aux soins de santé.

Au début, le partie Démocratie chrétienne est partagé entre l’aile gauche qui appuie Allende et l’aile droite qui est proche du Parti national et s’oppose au président. En juin 1971, l’un des hauts placés de DC, Edmundo Perez Zujovic, est tué par un groupe d’extrême-gauche. Cela marginalise l’aile gauche de DC et fait basculer le parti dans l’opposition. Celle-ci commence très tôt une campagne de déstabilisation du gouvernement.

Cette campagne incluait des grèves, comme celle des camionneurs en 1972, qui fut très importante (elle dura 4 semaines et paralysa le pays), et des revendications salariales démesurées. Les États-unis, eux, imposèrent un blocus financier sur les prêts accordés au Chili. Les hausses de salaires mises en place par Allende, jumelées à cette situation, déclenchèrent l’inflation et une pénurie de biens essentiels. L’agitation sociale grandit, et on voit apparaître les cacerolazos, des manifestants qui taoent sur des casseroles de leur balcons aux heures prédéterminées. Allende nomme Carlos Prats, le chef des armées, ministre de l’intérieur. L’opposition fait une première tentative de coup d’État ratée en juin 1973. Prats démisionne alors et Allende le remplace à la tête de l’armée par Pinochet. Celuic-i gouverne l’armée de terre et prépare le coup d’état avec le chef de l’armée de l’air et de la marine, soutenu par la CIA.

Pendant le régime de Pinochet

Le général Augusto Pinochet devint, en juin 1974, le «chef suprême de la nation». Aussitôt, il suspendit la Constitution et le Parlement, imposa une censure totale et interdit tous les partis politiques.

Dans le paragraphe « Aspects divers », du premier Acte secret de la Junte militaire du gouvernement (...13 sept. 1973) : « La promulgation d’une nouvelle Constitution politique de l’État est à l’étude. Cet travail est dirigé par le professeur universitaire Don Jaime Guzmán Errázuriz ». (Avocat et leader du mouvement « gremialista » (, âgé de 27 ans) Il doit créer une nouvelle institutionnalité politique pour le Chili; l’objectif est de construire une « nouvelle démocratie », autoritaire et protégée, compatible avec la nouvelle stratégie économique qui, déjà bien avant le coup d’État, était en train de se pré parer pour le pays : le néo-libéralisme.

Le 11 septembre, sept ans après le coup d’État, il y a approbation de cette même constitution par référendum, qui prévoit l’extension de son mandat jusqu’en 1989. C’est un État militaire, qui utilise des mesures répressives pour garder le pouvoir. Une police politique est crée par Pinochet, DINA, afin d’organiser les disparitions et assassinats.

En 1977, cette police sera remplacée par la CNI (Centrale Nationale d’Information). Plan Colombo, Plan Condor, caravanes de la mort : des méthodes, ou des moyens d’éradiquer les nombreux dissidents, marxistes, socialistes, après que Pinochet prend le pouvoir.À la suite d'un attentat auquel il échappa en septembre 1986, Pinochet renforça encore la répression («Plan Condor»).

Un premier signe de retour à la démocratie apparut en février 1987 avec le retour des partis politiques. Le 5 octobre 1988, Pinochet organisa un plébiscite visant à reconduire son mandat après mars 1989 jusqu'en 1997, mais le NON l'emporta majoritairement avec 53,7% des voix. Pinochet annonça qu'il prolongeait son mandat jusqu'en mars 1990. Durant le régime autoritaire de Pinochet, les autochtones subirent, eux aussi, une forte répression, car de nouvelles lois de 1979-1980 — les décrets-lois nos 2568 et 2750 — réduisirent leur liberté d’action et leurs mauvaises conditions de vie, ce qui constitua une menace manifeste pour leur survie, ainsi que pour le maintien de leurs terres et de leurs cultures.

Mouvement gremialista : dépolitisation des universités, revenir à ses fins académiques.

Après le régime de Pinochet

Le 14 décembre 1990, Pinochet passe le pouvoir au candidat élu Patricio Aylwin, qui représente la Concertation. Cette dernière est la coalition des partis qui s’étaient opposés à la dictature militaire et principalement constituée du parti socialiste (PS), du Parti démocrate-chrétien (DC) et du Parti pour la Démocratie (PDP), une alliance entre les radicaux et les sociaux-démocrates. Le parti communiste (PC), lui, ne repris jamais autant de popularité, surtout avec la Chute de Berlin. Pinochet lui-même, avec sa haine contre les communistes, passa pour un avant-gardiste.

Même si Pinochet passe le pouvoir à Aylwin, il s’assure de garder un certain pouvoir sur le gouvernement, en se nommant général émérite de l’armée de terre pendant huit ans et sénateur à vie, ce qui lui assurait une immunité parlementaire.

La Concertation connaît dès son début des succès économiques et politiques. En effet, d’Aylwin le pouvoir passa aux mains du démocrate chrétien Eduardo Frei (1994-2000), puis aux mains des socialistes Ricardo Lagos (2000-2006) et Michelle Bachelet (2006-2010), première femme à exercer cette fonction au Chili. Du côté économique, le PNB a augmenté en moyenne de 6% par an dans les années 90. Le moteur de l’économie est l’exportation, un peu comme pendant la dictature, et la privatisation des services. Le Chili participe à plusieurs marchés régionaux, comme le Mercosur ou l’APEC (Association Asie-Pacifique), en plus d’être signataire de nombreux accords de libre-échange, notamment avec le Canada. La croissance s’est ralentie vers 2001, avec un taux de chômage de 7,5% en 2006. Il y a de grandes inégalités dans la répartition de la richesse, principalement causé par le faible niveau d’éducation de la population.


Procès de Pinochet (Bref résumé)


Le 16 octobre 1998, alors qu'il est à Londres, le général Pinochet est placé en état d'arrestation puis assigné en résidence surveillée, suite à un mandat d'arrêt international émis par le juge espagnol Baltasar Garzón. En Espagne, deux procédures sont en cours : le juge Manuel García Castellón enquête sur l'assassinat ou la disparition de ressortissants espagnols au Chili entre septembre 1973 et décembre 1983, tandis que Baltasar Garzón enquête sur l'opération Condor. Les deux juges accusent l'ancien dictateur de génocide, de tortures, de terrorisme international et d'enlèvements.

En signe de protestation, le gouvernement chilien d'Eduardo Frei envoie son ministre des Affaires étrangères à Londres, et suspend les échanges interministériel et oblige les députés socialistes Isabel Allende et Juan Pablo Letelier, partis à Londres pour dénoncer les crimes du régime militaire, à faire amende honorable.

Tandis qu'à Londres, les exilés de la dictature manifestent pour réclamer le jugement de Pinochet ; au Chili, l'arrestation du vieux général fait craindre le retour des tensions internes entre les partisans et opposants à Pinochet.
Le Chili est alors en période d'élection présidentielle dont la campagne illustre la divergence des opinions : Joaquín Lavín, candidat de l'Union démocrate indépendante, partisan de Pinochet, axe sa campagne autour du retour au Chili du général Pinochet, tandis que Ricardo Lagos, membre de l'alliance Parti socialiste - Parti pour la démocratie estime que la question doit être traitée comme une simple affaire judiciaire ou diplomatique.

L'Angleterre et le pays de Galles conclut que poursuivre Augusto Pinochet enfreint l'immunité dont il bénéficie, étant un ancien chef d’État. Les faits soulevant cependant une question de droit d'une importance publique générale. Le 25 novembre 1998, par une majorité de trois voix sur cinq, celle-ci confirme la légalité de l'arrestation du sénateur Pinochet en se basant sur deux arguments : d'une part, l'immunité d'un chef d'État ne s'applique pas dans les cas de torture et de prise d'otages ; d'autre part, en tant qu'ancien chef d'État, Augusto Pinochet ne bénéficie pas d'immunité personnelle. Le 17 décembre, après une demande des avocats de Pinochet, la Chambre annule sa première décision. Le deuxième jugement rendu le 24 mars 1999 : semblable au premier, il restreint cependant les actes de torture pouvant entraîner une condamnation de Pinochet à la période 1988-1990.

Après un accident vasculaire cérébral et un examen médical mené en janvier 2000 concluant que le général avait subi de graves lésions cérébrales, un juge déclare que la condition de Pinochet ne lui permettait pas de se présenter à un procès. Le 2 mars 2000, Augusto Pinochet est alors secrètement emmené à la base aérienne de Waddington, d'où il s'envole vers le Chili.

De retour au pays, comme promis par le désormais président Lagos, les conditions juridiques et politiques sont réunies pour que des poursuites judiciaires soient engagées contre lui mais elles seront périodiquement annulées en fonction de l'état de santé du général Pinochet, en particulier en raison d'un état de « démence » qui est souvent considéré par ses adversaires comme factice. Dû à cette « démence », Pinochet doit se retirer de son rôle de sénateur.